Posté par Hervé Benneteau le 1 juil 2011 dans la catégorie Actus, Tour de France

Le Tour de France est de retour ce week-end en Vendée. La Vendée accueillera en effet son quatrième Grand Départ du Tour de France en 18 ans, après 1993, 1999 et 2005. Ce qui est étonnant étant donné la demande des villes et des régions dans toute l’Europe d’accueillir la course qui apporte des millions en revenus et sa caravane pour le plus grand bonheur du public. Il ya, cependant, une bonne raison pour cela.

Il se résume à un partenariat qui remonte à 20 ans entre un homme politique, Philippe de Villiers, et un ancien cycliste professionnel, Jean-René Bernaudeau, qui fut le directeur du team de Bernard Hinault dans les années 1970 et au début des années 1980. De Villiers, président du conseil général de la Vendée de 1988 jusqu’à sa démission en 2010, voulait promouvoir sa région. Bernaudeau, qui a maintenant 55 ans, a voulu mettre en place un club de cyclisme qui éduque les jeunes coureurs, comme il avait été éduqué dans sa jeunesse.

Symboliquement, la deuxième étape du Tour de France commence et finit devant le Manoir de Saint Michel, un manoir du 19ème siècle du village de Essarts, qui est le siège du projet Bernaudeau. Hier, les coureurs du Tour étaient présentés au public au Puy du Fou, parc à thème imaginé par De Villiers comme un moyen de simultanément apporter des touristes à la Vendée et de promouvoir sa vision « traditionnelle » de l’histoire française.

Dans un sport secoué par des scandales de dopage depuis une douzaine d’années, le Tour de France est une réussite et un modèle possible pour le cyclisme. Le club amateur fondé par Bernaudeau, qui par deux fois a terminé sixième du Tour de France, a couru pendant 10 ans avant qu’il ne fonde une équipe professionnelle; maintenant, parrainé par Europcar, c’est l’équipe la plus brillante du Tour de France, après avoir pris deux victoires d’étapes dans la course l’an dernier avec Thomas Voeckler et Pierrick Fedrigo, et le roi du des Montagnes Anthony Charteau. Bernaudeau et ses coureurs régionaux seront chaleureusement soutenus pendant le passage du Tour de France en Vendée ce week-end.

Derrière les équipes professionnelles se trouve le team Vendée U composé de 20 amateurs, une équipe parrainée conjointement par la Vendée et par les supermarchés U. La face cachée de l’iceberg est le projet sport-études, également connu sous le nom de Pôle Espoir qui a deux employés à temps plein afin de superviser 50 jeunes cyclistes combinant la formation cycliste et les études.  «L’objectif était de créer une philosophie du cyclisme et de combiner l’éducation, le travail et le vélo», explique Bernaudeau, mais aussi l’ouverture aux cyclistes français des iles pacifiques et atlantiques.  Les trois-quarts de l’équipe d’Europcar sont passés par cette structure, notamment le chef d’équipe Voeckler, probablement le cycliste le plus populaire de France. «L’avantage du Pôle Espoir est que vous pouvez combiner études et sport, et repartir avec une qualification », affirme Voeckler. « C’est important parce que dans le sport vous ne pouvez pas toujours le faire ».

Bernaudeau a fondé son projet en 1991, sept ans avant que le cyclisme ne se rende compte de ses problèmes de dopage, mais il offre clairement une solution. Son équipe pro n’a jamais eu de test positif, ce qui parle de lui-même. « La clé de la prévention du dopage, c’est l’éducation », dit-il. « Cela vient de la façon dont les gens sont élevés et nourris. Quelqu’un qui se dope est tout aussi capable de voler dans un magasin. Après tout, ce sont des coureurs qui volent des résultats et la gloire des autres. Ce sont des voyous ».

Mais il n’est pas pessimiste pour autant. « Nous sommes sur la bonne voie. Vous pouvez voir les coureurs qui grimacent quand ils grimpent les sommets. Je n’aime pas voir les coureurs escalader des montagnes avec leur bouche fermée, ou les mêmes gars roulant aussi vite sur le plat que dans les montagnes ».

Avec ce retour à la normalité, les Français recommencent à briller dans les courses françaises. Et il y a des chances pour que les coureurs de Bernaudeau jouent un rôle de premier plan dans cette édition 2011 du Tour de France.

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